L'Auto-immunité
L'auto-immunité désigne le dysfonctionnement du système immunitaire chez les personnes atteintes de maladies auto-immunes (MAI).
Le système immunitaire est essentiel pour préserver la santé. Son rôle est de protéger l’organisme contre les infections et les substances étrangères potentiellement dangereuses. Il est chargé d'identifier et de neutraliser les agents pathogènes tels que les virus, bactéries, champignons et parasites, ainsi que des substances nocives comme les toxines. Grâce à lui, notre corps conserve son équilibre et sa stabilité.
Lorsqu’une maladie auto-immune se déclenche, le système immunitaire finit par confondre progressivement les cellules et les organes sains avec des agents étrangers et les attaque par erreur. Nous parlons de formation d'auto-anticorps. Ce processus entraîne un déséquilibre dans l’organisme, provoque de l’inflammation, des troubles chroniques, et peut endommager des organes.
Les types de maladies auto-immunes
Les maladies auto-immunes (MAI) peuvent être classées en deux grandes catégories :
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les maladies auto-immunes spécifiques à un organe
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les maladies auto-immunes systémiques
LES MALADIES AUTO-IMMUNES SPÉCIFIQUES À UN ORGANE
Ces maladies auto-immunes ciblent principalement un tissu ou un organe précis du corps, ce qui entraîne une inflammation, des lésions et des dysfonctionnements de l'organe concerné.
Parmi ces maladies auto-immunes spécifiques
Thyroïdite de Hashimoto : Le système immunitaire attaque la glande thyroïde, provoquant une hypothyroïdie. Les symptômes incluent fatigue, prise de poids, sensibilité au froid et dépression.
Maladie cœliaque : Une réaction immunitaire au gluten endommage la muqueuse intestinale, entraînant des douleurs abdominales, diarrhées, ballonnements et carences nutritionnelles.
Maladie de Crohn : Cette pathologie affecte principalement le tractus digestif, provoquant inflammation, douleurs abdominales, diarrhée, voire des complications systémiques.
Diabète de type 1 : Dans cette maladie, les cellules immunitaires détruisent les cellules bêta du pancréas, responsables de la production d'insuline, entraînant une élévation chronique de la glycémie.
Maladie de Biermer : L'anémie pernicieuse se caractérise par une attaque du système immunitaire contre les cellules pariétales de l'estomac, empêchant la production du facteur intrinsèque nécessaire à l'absorption de la vitamine B12. Cette carence peut provoquer fatigue, pâleur, troubles neurologiques et anémie.
LES MALADIES AUTO-IMMUNES SYSTÉMIQUES
Les maladies auto-immunes systémiques ont une portée plus large. Au lieu de cibler un organe spécifique, les anticorps et les cellules immunitaires attaquent plusieurs organes et systèmes simultanément. Ces maladies sont souvent plus complexes à diagnostiquer et à traiter.
Parmi ces maladies auto-immunes systémiques
Lupus érythémateux systémique : Le lupus est une maladie inflammatoire chronique qui peut affecter la peau, les articulations, les reins, le cœur et d’autres organes. Les symptômes incluent des problèmes cutanés, des douleurs articulaires, des lésions rénales et de la fatigue.
Spondylarthrite ankylosante : Cette maladie inflammatoire touche principalement la colonne vertébrale, mais peut également affecter les hanches, les genoux et d'autres articulations. Elle peut entraîner des douleurs chroniques, une raideur et, à long terme, une fusion des vertèbres.
Sclérose en plaques : La SEP est une maladie neurodégénérative où le système immunitaire attaque la myéline, une substance qui protège les fibres nerveuses dans le cerveau et la moelle épinière. Les symptômes varient selon les zones affectées, incluant des troubles moteurs, sensitifs et cognitifs.
Polyarthrite rhumatoïde : Il s’agit d’ une maladie inflammatoire qui touche les articulations, provoquant douleurs, gonflement, déformation et réduction de la mobilité. Elle peut aussi affecter d'autres organes, comme les poumons et les yeux.
"Les personnes qui vivent avec des maladies auto-immunes ne font pas semblant d'aller mal. Elles font semblant d'aller bien."
Les causes profondes des maladies auto-immunes
Les maladies auto-immunes résultent d’une interaction complexe de plusieurs facteurs. Elles reposent sur deux éléments clés :
DÉNOMINATEURS COMMUNS
Facteurs qui créent un terrain favorable
à l'apparition de maladies auto-immunes
Prédisposition génétique
Hyperperméabilité intestinale
Surcharge toxique
Carences nutritionnelles
Facteurs environnementaux
Dérèglement immunitaire
ÉLÉMENTS DÉCLENCHEURS
Facteurs qui initient le développement de la maladie et des poussées inflammatoires
Infections
Toxines environnementales
Dysbiose intestinale
Stress chronique
Traumatismes
Hygiène de vie
Le protocole AIP
Les objectifs du protocole AIP
Le protocole AIP repose sur des principes scientifiques et pratiques pour accompagner les personnes vivant avec une maladie auto-immune.
Ce protocole vise à réduire l'inflammation, soulager les symptômes des maladies auto-immunes et restaurer l'équilibre du corps, en agissant sur l'alimentation, l'hygiène de vie et la gestion du stress.
1
2
3
Réparer la
barrière intestinale
Restaurer
l'équilibre hormonal
Réguler le
système immunitaire
Qu'est-ce que le protocole AIP ?
Le protocole AIP (Protocole Auto-Immune), également connu sous le nom de Autoimmune Protocol ou Protocole Paléo, est une méthode conçue pour aider les personnes atteintes de maladies auto-immunes.
Le concept de l'AIP a émergé au début des années 2000, bien qu'il n'ait pas été formellement défini à l'époque. Ses racines proviennent des recherches sur le régime paléolithique (Paléo) et sur les liens entre l'alimentation et les maladies auto-immunes. Des pionniers comme le Dr. Loren Cordain, fondateur du mouvement Paléo, et Robb Wolf avaient initialement proposé des variantes du régime paléo pour aider les personnes souffrant de maladies auto-immunes.
L'AIP, en tant que protocole structuré, a été popularisé, en grande partie grâce à des praticiens et chercheurs. En particulier, le Dr. Sarah Ballantyne, docteur en biophysique et chercheuse en immunologie, qui a largement contribué à son développement et à sa diffusion avec la publication de son livre The Paleo Approach en 2014. Par ailleurs, des experts tels que Mickey Trescott et Jaime Hartman ont également joué un rôle déterminant dans l'évolution de l'AIP. En 2023, ils ont collaboré à une refonte complète du programme de formation des praticiens certifiés AIP, en intégrant les dernières recherches médicales et des approches personnalisées pour mieux accompagner les personnes atteintes de MAI.
Les axes du protocole AIP
HYGIÈNE DE VIE
Des changements de vie pour optimiser le bien-être
Le protocole AIP inclut également des conseils d'hygiène de vie : gestion du stress, sommeil, mouvement & connexion
Le protocole AIP se structure autour de 2 axes principaux :
L’alimentation est au cœur de l’AIP :
elle vise à réparer la paroi intestinale et à réduire l’inflammation dans le corps
Axe 1
ALIMENTATION
Un protocole alimentaire anti-inflammatoire
Axe 2
Les étapes de l'axe alimentation de l'AIP
Le protocole AIP repose sur un régime alimentaire en 2 phases incluant l'élimination des aliments pro-inflammatoires ou favorisant l'hyperperméabilité intestinale et la réintroduction progressive des aliments.
Phase 1 :
ÉLIMINATION DES ALIMENTS PRO-INFLAMMATOIRES
L'AIP commence par une phase d’élimination, divisée en deux étapes :
- une période de transition (la durée varie en fonction de chaque individu)
- une période d’entretien (de 30 à 90 jours)
Durant cette phase, il est conseillé de supprimer les aliments suivants :
Introduction d'aliments anti-inflammatoires
Il est également essentiel d'intégrer des aliments riches en nutriments (selon le principe de densité nutritionnelle).
L’objectif est de privilégier une alimentation équilibrée, composée de légumes, de protéines animales de qualité, de bonnes graisses (telles que les huiles de noix de coco et d'olive), ainsi que d'aliments nutritifs comme les bouillons d'os, les légumes à feuilles vertes, les fruits, les herbes et épices anti-inflammatoires (comme le curcuma et le gingembre).
Céréales
Pseudo-céréales
Produits laitiers
Légumineuses
Légumes de la famille des Solanacées
Noix et graines
Aliments transformés
Sucres raffinés
Huiles végétales industrielles
Additifs alimentaires et conservateurs
Œufs
Café et alcool
Épices dérivées des solanacées
Édulcorants artificiels
Phase 2 :
RÉINTRODUCTION PROGRESSIVE DES ALIMENTS
Après la phase d'élimination commence une phase de réintroduction.
Au cours de cette étape, les aliments sont réintroduits un par un, de manière lente et contrôlée, afin d'observer les réactions du corps. Avec une méthodologie précise, l'objectif est d'identifier si certains aliments déclenchent des symptômes tels que l'inflammation, la douleur ou la fatigue. Cette phase permet de personnaliser l'alimentation en fonction des tolérances individuelles et d'éviter les aliments qui peuvent provoquer des déséquilibres ou des symptômes.
Les 5 piliers de l'AIP
ALIMENTATION
GESTION DU STRESS
MOUVEMENT
SOMMEIL
CONNEXION
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